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Séminaire de maîtrise de Samuel Cloutier

03 mai 2023 13 h

Histoire et dynamique du retrait de la marge glaciaire de l’Inlandsis laurentidien dans le fjord du Saguenay (Québec, Canada) 

Les manifestations les plus impressionnantes de l’érosion glaciaire sont les fjords surcreusés par l’écoulement et les eaux de fontes des glaciers dans les grandes vallées rocheuses. Les fjords reflètent l’ampleur de la puissance érosive des glaciers modernes et anciens. Ils constituent une interface et une zone tampon entre le milieu continental et l’océan où se sont accumulés de grandes quantités de sédiments. Leurs archives sédimentaires ont le potentiel de nous renseigner sur la dynamique de la glaciation et de la déglaciation des marges continentales. Dans le cas du fjord du Saguenay, avec sa longueur de 100 km et sa profondeur maximale de 270 m, il a le potentiel de fournir des informations sur la dynamique de déglaciation de l’Inlandsis laurentidien. Cependant, la dynamique de retrait glaciaire dans ce fjord demeure toujours mal comprise et documentés. Malgré le fait que le fjord du Saguenay forme une dépression majeure dans la chaîne de montagnes des Laurentides et qui se termine en milieu marin, peu d’études ont tenté de déterminer comment cette dépression a influencé l’écoulement et le retrait de l’Inlandsis laurentidien. Les données LiDAR et de bathymétrie haute résolution disponibles pour ce secteur ont le potentiel de répondre à cette interrogation.

L’objectif de ce mémoire de maitrise est de reconstituer l’histoire des dynamiques glaciaires associées à l’englaciation et à la déglaciation de l’Inlandsis laurentidien dans le fjord du Saguenay à l’aide d’une cartographie géomorphologique terrestre et marine à haute résolution. Plus précisément, cette recherche vise à (1) identifier et décrire les formes de relief glaciaires présentes dans fjord du Saguenay, (2) identifier les patrons de retrait glaciaire dans le fjord du Saguenay en identifiant les zones de stabilisations ou de ré-avancées glaciaires et (3) identifier les éléments topographiques et bathymétriques ayant contrôlé l’écoulement et le retrait glaciaire. Afin d’atteindre ces objectifs, une cartographie des différentes structures glaciaires terrestres et marines présentes dans le secteur a été réalisée à l’aide des données LiDAR et de bathymétrie haute résolution. Des datations au radiocarbone provenant d’échantillons de coquilles fossiles ont aussi été réalisées afin de fournir un cadre chronologique à cette reconstitution. Les formes et dépôts glaciaires identifiées et cartographiées sont des moraines frontales et latérales, des moraines De Geer, des eskers, des linéations glaciaires, des terrasses, des kettles et des seuils bathymétriques dans le fjord. La présence de moraines latérales sur les versants du fjord démontre qu’une ou des langues de glace, possiblement diachroniques, auraient bel et bien occupé le fjord et, ce, au moins jusqu’à la Baie des Ha ! Ha !, avec des incursions dans les différentes baies du fjord. Trois principaux seuils ont également été identifiés à l’aide de l’analyse, soit à l’embouchure du fjord ainsi qu’ à la hauteur de Sacré-Cœur et de la Baie-Ste-Marguerite. Ces seuils auraient servi de point d’ancrage pour la marge glaciaire lors de son retrait et constitueraient des zones de stabilisation de la marge glaciaire avec un retrait relativement rapide entre ces trois secteurs.

Informations supplémentaires :

Directeur

  • Patrick Lajeunesse, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique – Université Laval

Examinateurs

  • Étienne Brouard, professeur – Université Laval
  • Julien Walter, professeur – Université du Québec à Chicoutimi

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