Séminaire de maîtrise de Patricia Beauregard
03 août 2017 9 h
Lieu : salle 1324 du pavillon Gene-H.-Kruger
Sujet : Dynamique du bouleau gris (Betula populifolia) dans les tourbières ombrotrophes de la Montérégie (Québec)
Dans le sud du Québec, les milieux humides ont été grandement perturbés, particulièrement au cours des 100 dernières années. L’une des conséquences de ces perturbations est l’installation d’espèces habituellement peu présentes dans ces écosystèmes, comme le bouleau gris (Betula populifolia), une espèce pionnière opportuniste. Ce projet avait pour objectifs de documenter les époques de son installation au sein des tourbières ombrotrophes de la Montérégie et d’examiner les facteurs ayant favorisé cet établissement. Les hypothèses posées sont que la présence du bouleau gris dans les tourbières est un phénomène récent (XXe siècle), et qu’elle est étroitement associée aux activités anthropiques ayant lieu en périphérie des tourbières, notamment l’agriculture. Afin de répondre aux objectifs et de vérifier les hypothèses émises, quatre types d’analyse ont été effectuées pour dix tourbières : i) des analyses dendro-chronologiques pour identifier les périodes d’établissement du bouleau; ii) des analyses macrofossiles de surface afin de reconstituer l’histoire botanique récente des tourbières; iii) des analyses des photographies aériennes afin de reconstituer la dynamique spatio-temporelle du boisement et celle de l’utilisation des terres en périphérie; et iv) l’analyse des données météorologiques pour déterminer si le climat avait pu favoriser l’installation du bouleau gris. Il a été démontré que la colonisation des tourbières par le bouleau gris est récente, les individus s’étant majoritairement installés il y a moins de 50 ans. Elle fait suite dans la plupart des cas à un incendie comme le montre la présence de charbon de bois précédent les macrorestes de bouleaux dans les monolithes de tourbe. Elle semble aussi liée à l’accroissement des activités humaines en périphérie des tourbières qui ont sans doute favorisé l’assèchement des dépôts et l’établissement des semis d’arbres. Enfin, il est difficile d’établir une relation avec les précipitations estivales car celles-ci étaient plus abondantes lors des périodes d’établissement.
Directeur : M. Martin Lavoie (Professeur, Université Laval)
Codirectrice : Mme Stéphanie Pellerin (Professeure associée, Université de Montréal)
Examinatrice : Mme Monique Poulin (Professeure, Département de phytologie, Université Laval)
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